LE PATRIMOINE IMMATERIEL & LES MUSEES
L'immatériel, aussi dénommé la créativité ou
l’innovation, est un sujet incontournable du 21e siècle. Il se
décline sous moult formes dans les musées : valorisation et sécurisation
des collections, bases de données, expositions, produits dérivés, multimédia,
savoir-faire, logos, brevets et marques. Au-delà des différentes fonctions
muséales que sont la conservation, la diffusion et l’exposition, la
transfiguration des musées gardiens d’objets en musées investis d’immatériel
est d’actualité.
Selon Christopher Hale, les musées doivent dorénavant se
positionner comme « acquirers of rights
in addition to being acquirers of objects[1] », c’est-à-dire comme étant
des « acquéreurs de droits » en plus d'être « acquéreurs d'objets ».
Conséquemment, comment les musées titulaires détenteurs et titulaires de
propriété intellectuelle peuvent-ils assurer la maîtrise de la gestion et la
prise de possession de façon globale, de ce patrimoine immatériel ?
Cet enjeu de
taille s’appuie sur le nécessaire développement de ressources propres[2], la
convergence technologique et la recherche d’attractivité. En effet, les
paradigmes du geste architecturale, de la nature des collections, du
rayonnement des expositions et des activités innovantes participent, désormais, au renforcement de la réputation,
de l’image et de la valeur symbolique des musées[3]. La transformation
et la réorganisation de l’institution muséale ancrée dans une logique de rentabilité, de
développement des partenariats, d’attachement aux chiffres[4] de
fréquentation et au flux de la billetterie et/ou de la boutique, ouvrent tout autant la voie à des formes
de valorisation par les droits de propriété intellectuelle.
À l’heure où dans la hiérarchisation des mandats des musées, la logique de management est de plus en plus calqué sur le mode de gestion des entreprises[5], autant les musées « phare[6] » que les petits musées sont dorénavant tournés vers le public, le partenariat privé et la coopération entre les institutions.
À l’heure où dans la hiérarchisation des mandats des musées, la logique de management est de plus en plus calqué sur le mode de gestion des entreprises[5], autant les musées « phare[6] » que les petits musées sont dorénavant tournés vers le public, le partenariat privé et la coopération entre les institutions.
[1] HALE, Christopher. (2002). Institutional IP Policy from an International Perspective. Canada
: Museum Computer Network Conference. En ligne.
[http://www.ninch.org/copyright/2002/toronto.report.html] (page consultée le 17
décembre 2013).
[2]
BORDONABA, Laure. (2011). « Les Musées et l’argent ». Cahiers Philosophiques. No.124. 1er trimestre. p.110. En
ligne. [http://www2.cndp.fr/revuecphil/124/situations_musees-argent.pdf] (page
consultée le 12 avril 2014).
[3] AAKER, David. (2010). Building Strong Brands.
États-Unis : The Free Press (Simon & Schuster Inc.). 400p.
[4]
GUILLOT, Antoine. (2014). « Qui a la plus grosse fréquentation? » France Culturel : Revue de presse
culturelle d’Antoine Guillot. En ligne.
[http://www.franceculture.fr/emission-revue-de-presse-culturelle-d-antoine-guillot-qui-a-la-plus-grosse-frequentation-2014-01-29]
(page consultée le 12 avril 2014).
[5]
VIVANT, Elsa. (2008). « Du
musée-conservateur au musée-entrepreneur ». Téoros.
Vol.27. No.3. p.43-52. En ligne. [http://teoros.revues.org/82] (page consultée
le 17 décembre 2013).
[6] En référence aux
grands musées nationaux ou privés.
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